Le Président de la République Française
est venu faire sa minute de silence à la Sorbonne, l’université qui compte le
plus de victimes en France, à savoir trois. C’est à la fois la preuve d’un
soutien aux familles des victimes, et à la fois la présentation de ce que je
disais hier : la lutte entre deux cultures, résumée avec humour (et
sérieux !) dans la vidéo ci-jointe.
Mais qu’est-ce que la culture, symbolisée
par la Sorbonne ? Comment se présente-t-elle, comment se
diffuse-t-elle ? Et pourquoi deux cultures s’opposeraient-elles ?
C’est là tout l’enjeu de la question, d’autant plus quand on étudie l’histoire
et qu’on se rend compte que la lutte entre deux cultures a toujours été
prégnante dans l’histoire de l’homme, et j’en veux pour exemple le premier
historien de l’humanité.
a)
Digression grecque
Hérodote (-484;-420) a écrit l'Historiè. Pour le grec,
ce mot signifie « Enquête », mais nous avons traduit ce mot par « Histoire » : « En présentant au public ces
recherches, Hérodote d'Halicarnasse se propose de préserver de l'oubli les
actions des hommes, de célébrer les grandes et merveilleuses actions des Grecs
et des Barbares, et, indépendamment de toutes ces choses, de développer les
motifs qui les portèrent à se faire la guerre. » (Livre 1). L’objectif est clair pour cet historien : parler de
tous, malgré les différences culturelles évidentes entre Grecs et Barbares, et
créer une postérité, pour que rien ne soit oublié. C'est encore l'objet de l'histoire aujourd'hui, une enquête à partir de sources pour découvrir une société et une culture à un moment donné.
Au livre 8, paragraphe 144, on trouve les
mots suivants : « le corps hellénique [les Grecs] étant d'un même
sang, parlant la même langue, ayant les mêmes dieux, les mêmes temples, les mêmes
sacrifices, les mêmes usages, les mêmes mœurs, ne serait-ce pas une chose honteuse
aux Athéniens de le trahir ? ». Hérodote définit la grécité, et l’envoyé
athénien explique aux Lacédémoniens qui tardent à intervenir contre l’envahisseur
perse que les Athéniens ont à cœur l’intérêt des Grecs. La lutte entre Perses
et Grecs est ramenée à une lutte d’ordre culturel. Ils sont différents, ils ont
d’autres dieux, ils ont d’autres régimes, donc ce sont nos ennemis. C’est plus
complexe, mais cela permet de comprendre de nombreuses choses dans l’histoire
de l’humanité. Le rejet culturel est cause de nombreuses guerres. Le sang c’est
le droit du sol et de la famille, la langue c’est l’éducation, les mœurs c’est
encore l’éducation, les dieux et les temples c’est la tradition.
b)
Une lutte culturelle entre France et Etat Islamique
Lorsque la France proclame son fameux « liberté,
égalité, fraternité », c’est un véritable programme culturel qui est en
jeu. Le Français moyen a intériorisé par l’éducation, par le milieu
socio-culturel, par les médias, par les livres, toutes ces valeurs de
démocratie, de laïcité, de respect d’autrui. Pour nous, être libre, c'est normal.
Quant à l’Etat Islamique, il proclame bien
plutôt une sorte d’Ordre Moral, lié à la répétition sans interprétation aucune
du Coran. En effet, avant l’E.I., de nombreux pays arabo-musulmans adaptaient
le Coran, l’interprétaient pour créer un régime politique viable. Ce n’est plus
le cas désormais. Cette culture rigoureuse s’accompagne d’un rejet violent de l’étranger,
assimilé à un démon et à un débauché. Par l’occupation de territoires et l’endoctrinement
de la population à base de slogans, de films, ces normes et ces valeurs se sont
propagées dans le monde entier à cause d’Internet, qui peut être un vecteur de
liberté comme d’obscurantisme. Ce rejet de l’étranger devient un rejet du
non-musulman, de l’impie, ce qui justifie sa mort ou son esclavage.
Notons ainsi au passage que le musulman
sunnite de l’E.I. a le droit de violer toutes les femmes non-sunnites, et de
tuer ou de réduire à l’esclavage tous les hommes et les enfants non-sunnites.
Rappelons immédiatement la chose qu’un Européen ne comprend pas : les
musulmans sunnites massacrent aussi bien les chrétiens que les musulmans
chiites. Et cela s’explique par un contexte très animé depuis, devinez quoi, la
guerre en Irak de 2003. Passons pour le moment.
Conclusion
Il y a donc une lutte culturelle en jeu,
et l’Etat français devrait combattre la culture ennemie par sa propre culture
de tolérance et de paix. C’est la seule solution pour combattre dans l’œuf l’adversaire.
Outre les frappes militaires sur le terrain, il faut une éducation qui dispose
de moyens conséquents, d’une considération importante, qui permettrait enfin de
répondre à l’idéologie de nos ennemis. Notre culture de liberté et de paix doit
annihiler la culture obscurantiste du djihad et de la haine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire