vendredi 26 août 2016

Armées d'Aujourd'hui 02 - Le Haut-Commandement français - Les Services Inter-Armées (3)

Armées d'Aujourd'hui 02 : Le Haut-Commandement français

 Les Services Inter-Armées (3)

Après notre petit tour d’horizon mondial, revenons aux services affiliés au CEMA et à l’EMA.

I. Les exercices, les aumôneries et le centre interarmées de concepts, de doctrines et d’expérimentations

Ils doivent ainsi organiser les « exercices », à la fois sur le sol métropolitain français et à l’étranger, jusque dans les pays avec partenariat stratégiques, permettant de coordonner forces alliés et forces françaises par des exercices interarmées.

On trouve aussi les services d’aumônerie, divisés entre catholiques, protestants, musulmans et israélites. Enfin, le centre interarmées dont le nom complet est dans le titre, permet d’élaborer les doctrines, les concepts de la défense, comparativement à leur effet sur le terrain.
 
II. Le commandement des opérations spéciales (COS)

Fondé en 1992, le COS est chargé des actions parfois non conventionnelles, en temps de guerre comme en temps de paix, couvertes par la hiérarchie et discrètes. Le site de la Défense insiste sur le fait que ces opérations ne sont pas clandestines. 


Leur action se divise en trois grilles d’intérêt : le renseignement sur le milieu, les alliés, les objectifs ; l’action avec la capture d’objectifs, l’organisation d’une diversion, d’appuis spéciaux, le contre-terrorisme ; l’environnement, avec la protection rapproche de personnalités, l’aide aux unités militaires étrangères, etc. Ces 3000 hommes, appartenant à différents régiments appartenant à toutes les armées, sont anonymes et on comprend bien pourquoi. 


L’officier général du COS est conseiller du CEMA, et agit comme consultant. L’état-major du COS est situé à Villacoublay, et compte 70 personnels venant des trois armées, conseiller de santé, officiers de liaison de la gendarmerie nationale et ingénieur délégué de l’armement compris. Le COS dispose aussi de réserves, pour des spécialistes des institutions, des théâtres d’opération.

III. La Direction du Renseignement Militaire (DRM)

Dans cette large institution qu’est le Centre National de Renseignement (CNR) organisé en 2008, on trouve notamment sous l’égide du Ministre de la Défense la DRM, chargée de produire des « renseignements d’intérêts militaires » (RIM). L’orientation générale du DRM doit s’accompagner d’une recherche, d’une exploitation du renseignement et de sa diffusion. Le DRM est en lien direct avec le CPCO (voir premier épisode), et travaille aux missions d’anticipation stratégiques avec le CEMA et le Ministre de la Défense. 


L’organisme d’administration centrale est composé du directeur, de son directeur-adjoint, du bureau de renseignement J2 et de trois sous-directions. La « sous-direction opérationnelle » (SDO) s’organise avec le CEMA au niveau national en tant qu’appui des forces au niveau tactique et stratégique. La « sous-direction exploitation » (SDE) structure les demandes et centralise les informations récoltées. La « sous-direction personnel, finances, capacités (SDPFC) prépare les objectifs futurs et reste en contact avec les autres entités du CNR. Le bureau de renseignement J2 est en lien direct avec le CPCO pour la veille stratégique, l’appui et la planification des opérations.

Quant aux centres spécialisés, on en trouve six. Le « centre de formation et d’emploi relatif aux émissions électromagnétiques » (CFEEE ou CF3E à Creil), le « centre de formation et d’interprétation interarmées de l’imagerie » (CFIII ou CF3I, Creil), le « centre interarmées de recherche et de recueil du renseignement humain » (CI3RH) permettent de s’occuper de trois types de RIM : les « renseignements d’origine électromagnétique » (ROEM), les « renseignements d’origine image » (ROI) et les « renseignements d’origine humaine » (ROHUM). Rajoutez à cela le centre de formation interarmées au renseignement de Strasbourg, le centre de recherche et d’analyse du Cyber et le centre de renseignements géospatiaux interarmées, et vous avez l’ensemble des directives du bureau.

IV. Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information de la Défense (DIRISI)

Au sein du Ministère de la Défense et des Armées, il est nécessaire d’organiser un réseau de télécommunications. Et c’est là le rôle de la DIRISI, dont la direction centrale se trouve à Bicêtre. On trouve 5 sous-directions, 2 services extérieurs, 7 DIRISIS locales, 9 dans les DROM, 24 « centres nationaux de mise en œuvre » (CNMO), 39 CIRSI agissant comme relais avec les autres nations et 100 détachements de la DIRISI, autour de 7300 civils et militaires. Le réseau de communication n’est pas anodin. 


On trouve la sous-direction stratégie » (SDS) répondant aux objectifs du CEMA, la « sous-direction ressources management » (SDRM) pour les effectifs, la « sous-direction client » (SDC) pour parler avec ceux qui utilisent le réseau, la « sous-direction sécurité des systèmes informatiques » (SDSSI), la « sous-direction achat finances » (SDAF). Pour les services extérieurs, il y a le « service de la conduite des opérations d’exploitations » (SCOE) pour la maintenance, et le « service ingénierie conception opérateur » (SICO) marchant avec la délégation de l’armement pour les projets techniques et les systèmes de déploiement.

V. Etat-major interarmées de force et d’entraînement (EMIA-FE)

L’armée française croit en la présence de trois niveaux : le niveau stratégique, au plus prêt des centres de commandement et de la puissance politique, le niveau tactique au plus près du champ de bataille, et au niveau opératif faisant la jonction entre les deux. L’organisation opérative cherche à répondre aux objectifs stratégiques en combinant les moyens tactiques à disposition pour organiser un poste de commandement de théâtre interarmées. 


Le but est de fournir le plus rapidement possible des modules opératifs actifs sur le terrain : ces trois modules sont planification, renfort, et cadre. Le noyau de cet état-major consiste en ses 250 membres, avec une capacité à projeter en mission une « équipe de liaison et de reconnaissance de théâtre » (ELRT) de 10 à 15 spécialistes pour la planification, d’envoyer des modules de renforts pour les états-majors nationaux ou multinationaux de 10 à 30 spécialistes, ou encore de projeter un poste de commandement pour un module cadre.

Le COMMIA-FE s’organise autour du chef d’état-major (CEM), du sous-chef opérations, études et relations extérieures, de l’adjoint de synthèse, de la gestion de l’information et de 9 « joints » : ressources humaines, renseignements, opérationnel, logisitique, plan, système d’information et de communication, entraînement et retour d’expérience, finances et environnement des opérations. Le moyen d’avoir rapidement un poste de commandement capable de traiter de tout.

VI. L’enseignement militaire supérieur (EMS)

Depuis la réforme de 2009, les Ecoles Supérieurs de Guerre des Armées ont été remplacées par un Collège Interarmées de Défense puis par l’Ecole de Guerre en 2011. Si l’on excepte l’échelon de direction, on trouve le Centre des Hautes Etudes Militaires (CHEM) et l’Ecole de Guerre, concentrant la formation. La recherche se structure autour de l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire (IRSEM) et du Centre de Documentation de l’Ecole Militaire (CDEM). 


VII. Centre multimodal des transports (CMT), le centre interarmées de coordination de la logistique opérationnelle (CICLO) et le centre du soutien des opérations et des acheminements (CSOA)

Le CMT, remplaçant en 2007 le « bureau du transport aérien maritime et de surface » (BTMAS) et le « centre opérationnel de l’armée de l’air » (COT), est en lien direct avec le CPCO et le « général commandant la défense aérienne et les opérations aériennes » (CDAOA). Son but est d’acheminer le ravitaillement par aéronef, navire, camion, ou train, et de se coordonner avec les différents organismes militaires à qui il a affaire. Il fusionne en 2009 avec le « centre de conduite du transit maritime (CCTM) de La Rochelle et avec le « centre des transports et transits de surface » (CTTS). Il travaille ainsi avec le CICLO et avec les organismes internationaux.  En 2014 est fondé le CSOA, qui résulte de la fusion du CMT et du CICLO. Cent quatre-vingts trois personnes travaillent sur les acheminements stratégiques et les besoins logistiques.


VIII. Centre interarmées des actions sur l’environnement (CIAE)

Ce groupe de 170 spécialistes créé en 2012 a pour but de prendre contact dans les opérations extérieures avec les locaux, pour aider les populations, organiser des chantiers, exercer une certaine influence dans la vie quotidienne.



IX. Service en essence des armées

A venir.

X. Service de Santé des Armées (SSA)

A venir.

Pour les grades, on trouve une catégorie générale, les médecins militaires, et trois catégories spécialisées, avec les pharmaciens, les vétérinaires militaires et les chirurgiens-dentistes. Jusqu’au rang de général deux étoiles, les galons et les noms sont les mêmes pour tous. Ainsi, on trouve le Médecin des armées, avec trois barres horizontales, puis le médecin principal avec quatre barres, le médecin en chef avec 5 barres, le médecin chef des services de classe normale avec un symbole spécifique, le médecin chef des services hors classe avec un trait horizontal en-dessous du symbole, et le médecin général deux étoiles. Déclinez de même pour Pharmacien, Vétérinaire Militaire et Chirurgien-Dentiste. Le médecin général inspecteur a quant à lui trois étoiles, et le médecin général des armées quatre.

XI. L’Organisation Territoriale Interarmées de Défense (OTIAD)

Cet organisme a une assise métropolitaine et outre-mer. Le pays est organisé en « zones de défense « (ZD) commandées par des « officiers généraux de zone de défense » (OGZD) ou des COMSUP en outre-mer. Il dirige un état-major interarmées et est assisté par un « délégué militaire départemental » (DMD). 


Ces forces sont chargées de la sécurité civile, des risques, des sinistres, de la défense des structures, du terrorisme et parfois du maintien de l’ordre. L’OGZD et le DMD sont liés au préfet du département ou des préfets des DROM pour les COMSUP. Les « bases de défense » (BdD) maillent le territoire national. 

Liste des épisodes :

1 : La Tête
2 : Les Forces françaises à l'étranger
3 : Les Services Inter-Armées


Sources :


- Le site du Ministère de la Défense
- Les sites qui en découlent

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