Conflit d'Histoire 02 : La Guerre Israélo-Arabe
1948-1949, Proche-Orient
Le Bouleversement du « Proche-Orient » (1)
La Guerre Israélo-Arabe peut avoir différentes dénominations suivant les camps en présence : pour les Israéliens, il s’agit de leur guerre d’indépendance ; pour les Palestiniens, d’une Nakba (Catastrophe). Mais dans tous les cas, la région appelée traditionnellement « Proche-Orient » en France, terme daté s’il en est, et qui inclut aujourd’hui les états de la côte est de la Mer Méditerranée, soit l’Egypte, la Jordanie, Israël, le Liban, la Syrie et la Turquie, prend un tournant décisif à la fin des années 1940. Une guerre civile meurtrière sévit dans la province de Palestine, administrée depuis la chute de l’Empire Ottoman par les Britanniques, et opposant d’une part les populations juives, inspirées par le mouvement sioniste, et d’autre part les populations dites arabes, qui voient d’un mauvais œil la place de plus en plus importante accordée aux immigrés juifs, qui se font de plus en plus nombreux depuis la fin du XIXe siècle, et qui ont réussi à obtenir un plan de partage de l’ONU.
Aussi, la constitution le 14 mai 1948 d’un état juif transforme une guerre civile dans une province mandataire, en une guerre régionale. Les états arabes voisins s’unissent en effet contre l’irruption d’Israël, dans une partie du monde en pleine recomposition depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en plein début de Guerre Froide. Le glissement d’une guerre à l’autre marque profondément le visage de cette région du monde : des massacres commis par les organisations extrémistes juives poussent des centaines de milliers de Palestiniens à quitter le pays, tandis qu’Israël s’est définitivement imposé politiquement et militairement. Les trêves et les armistices du début de l’année 1949 représentent un pis-aller, car les tensions sont toujours vives, et particulièrement dans les états arabes voyant dans cette défaite une faillite de leur gouvernement. En effet, si le Royaume de Transjordanie profite du conflit et de la prise de la Cisjordanie pour devenir le Royaume Hachémite de Jordanie, le système monarchique égyptien, quant à lui, s’effondre, et c’est Mohammed Naguib (1901-1984) puis Gamal Abdel Nasser (1918-1970) qui prennent le pouvoir en lieu et place du roi Farouk (1920-1965). La participation des Israéliens à la crise du Canal de Suez (1956) et la Guerre des Six Jours (1967) ne sont alors pas loin.
Theodor Herzl (1860-1904), fondateur du mouvement sioniste. |
Il faudra remonter au XIXe siècle pour découvrir la naissance du mouvement sioniste et la décomposition de ce qu’on appelait « l’homme malade de l’Europe », soit l’Empire Ottoman, afin de comprendre les enjeux et de voir comment s’imbriquent d’abord les dynamiques transnationales à partir des deux Guerres Mondiales, des mandats de la SDN et de l’ONU, et ensuite les dynamiques régionales et locales, entre le gouvernement d’abord clandestin de David Ben Gourion, la résistance arabe locale, et la poussée régionale des états voisins. La résolution du conflit ne résoudra d’ailleurs pas tous les problèmes.
Liste des épisodes :
1 : Le bouleversement du « Proche-Orient ».
2 : Sionisme et Palestine.
3 : Une province mandataire en crise.
4 : ?
5 : ?
Bibliographie indicative :
CLOAREC, Vincent, LAURENS, Henry, Le Moyen-Orient au 20e siècle, Armand Colin, Paris, 2003 (2000), 255p.
LOUIS, Florian, Incertain Orient. Le Moyen-Orient de 1876 à 1980, PUF, Paris, 2016, 420 p.
RAZOUX, Pierre, Tsahal. Nouvelle Histoire de l’Armée Israélienne, Perrin, Paris, 2006, 618 p.
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